Local view for "http://dbtune.org/jamendo/lyrics/8634"

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ns1:text	"Chant deux Elle, Laab'Â, Je la vois tous les jours. Elle aussi, elle regarde. Elle est couchée dans l'herbe, les yeux vers le dedans, comme quand on veut apprendre à regarder par les oreilles. Elle contemple l'écorce, là-haut, qui pointe vers le ciel son arbre dénudé. Les branches ont décidé que c'était suffisant. Elles ont boudé la cime. Le soleil la frôle. C'est toute sa chaleur qu'elle mange sur son visage. Elle fait la somme maintenant de tous ces bruits qui l'environnent. Il y a là le torrent et aussi ce chant aigu qui viennent par la gauche et trois trilles répétées et un bourdonnement, plus loin à droite. Et maintenant le vent, une rafale légère qui distance le tout. elle voudrait pouvoir ne pas prendre cette cigarette. Elle concentre tout ce qu'elle a de matière voulante pour repousser ce moment où elle va décider qu'il faudra se lever. Renaître citadine, et quitter ce bonheur qui l'a envahie pour si peu de temps. Et maintenant elle marche. Elle va vers l'avalée. Ce qu'elle sera devenue dans quelques milliers de pas. Elle connaît ces changements qui vont s'imposer à elle. Elle sait qu'il faut se suivre. Que le bonheur nait pas. De toutes façons, le soleil est parti éclairer d'autres villes, d'autres fourmillements. C'est lui qu'il faudrait suivre. Par derrière ces montagnes. Marcher en arrondi tout autour de cette boule qu'on n'envisage jamais. Et pourtant si. Là, tout d'un coup, il lui semble qu'elle ressent cette rotondité. Elle regarde ce ciel bleu mais assez blanc. Il est clair. Bizzarement. Et il lui semble que si elle s'arrêtait, là, fixée à cette lueur jaune du soleil qui roule, elle pourrait sentir en elle, la palper, la regarder dans sa gigantesque masse, cette terre qui tourne depuis autant de temps. C'est la première fois qu'elle a ce sentiment. Comme si d'un seul coup, son esprit avait capté une impression étrange. L'idée d'une boule. Ronde. Le sentiment profond de voir, de sentir la rondeur. L'évidence d'une boule immense, magnifique, incalculable et pourtant qu'elle comprend comme si son esprit était devenu aussi sphérique. Plus de cloisons. Une ligne limpide et ronde. Plus d'humains sur la terre. Ou plutôt si. Des millions d'êtres sur la terre. Sans attente, sans mystères. Qui ont vécu en même temps qu'elle cette invasion inébranlable du bonheur. C'est la couleur du ciel qui nous a dit tout ça ce soir. Vous avez senti qu'il n'y a plus rien à fuir mais faire calmement ? Sans heurt et sans victoire. Sans gain des sangs victimes. Vous avez senti comme nous sommes bien ici ? Comme nous sommes protégés. Vous avez senti comme nous sommes invités, ici ? Cette belle ligne claire qui est venue de loin. Qui nous dit qu'aile aussi. Hein dîtes ! Vous avez senti tout ça comme moi ? Qu'il ne faut pas gesticuler comme ça pour rien. Mais lentement. Lentement. Vous avez senti comme on a plus peur de rien ? Vous avez senti comme on sait qu'elle est là ? Qu'elle est là, pour nous, depuis tout ce temps. Hein dîtes ? Vous avez senti tout ça, là, en même temps que moi ? Vous avez senti qu'on pourra mourir tranquillement ? Hein dîtes ? Vous avez senti qu'on pourra aller de l'avant ? Hé dîtes ! Est-ce-que vous avez senti ce que je sens ?"^^xsd:string

Predicate

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"Chant deux Elle, Laab'Â, Je la vois tous les jours. Elle aussi, elle regarde. Elle est couchée dans l'herbe, les yeux vers le dedans, comme quand on veut apprendre à regarder par les oreilles. Elle contemple l'écorce, là-haut, qui pointe vers le ciel son arbre dénudé. Les branches ont décidé que c'était suffisant. Elles ont boudé la cime. Le soleil la frôle. C'est toute sa chaleur qu'elle mange sur son visage. Elle fait la somme maintenant de tous ces bruits qui l'environnent. Il y a là le torrent et aussi ce chant aigu qui viennent par la gauche et trois trilles répétées et un bourdonnement, plus loin à droite. Et maintenant le vent, une rafale légère qui distance le tout. elle voudrait pouvoir ne pas prendre cette cigarette. Elle concentre tout ce qu'elle a de matière voulante pour repousser ce moment où elle va décider qu'il faudra se lever. Renaître citadine, et quitter ce bonheur qui l'a envahie pour si peu de temps. Et maintenant elle marche. Elle va vers l'avalée. Ce qu'elle sera devenue dans quelques milliers de pas. Elle connaît ces changements qui vont s'imposer à elle. Elle sait qu'il faut se suivre. Que le bonheur nait pas. De toutes façons, le soleil est parti éclairer d'autres villes, d'autres fourmillements. C'est lui qu'il faudrait suivre. Par derrière ces montagnes. Marcher en arrondi tout autour de cette boule qu'on n'envisage jamais. Et pourtant si. Là, tout d'un coup, il lui semble qu'elle ressent cette rotondité. Elle regarde ce ciel bleu mais assez blanc. Il est clair. Bizzarement. Et il lui semble que si elle s'arrêtait, là, fixée à cette lueur jaune du soleil qui roule, elle pourrait sentir en elle, la palper, la regarder dans sa gigantesque masse, cette terre qui tourne depuis autant de temps. C'est la première fois qu'elle a ce sentiment. Comme si d'un seul coup, son esprit avait capté une impression étrange. L'idée d'une boule. Ronde. Le sentiment profond de voir, de sentir la rondeur. L'évidence d'une boule immense, magnifique, incalculable et pourtant qu'elle comprend comme si son esprit était devenu aussi sphérique. Plus de cloisons. Une ligne limpide et ronde. Plus d'humains sur la terre. Ou plutôt si. Des millions d'êtres sur la terre. Sans attente, sans mystères. Qui ont vécu en même temps qu'elle cette invasion inébranlable du bonheur. C'est la couleur du ciel qui nous a dit tout ça ce soir. Vous avez senti qu'il n'y a plus rien à fuir mais faire calmement ? Sans heurt et sans victoire. Sans gain des sangs victimes. Vous avez senti comme nous sommes bien ici ? Comme nous sommes protégés. Vous avez senti comme nous sommes invités, ici ? Cette belle ligne claire qui est venue de loin. Qui nous dit qu'aile aussi. Hein dîtes ! Vous avez senti tout ça comme moi ? Qu'il ne faut pas gesticuler comme ça pour rien. Mais lentement. Lentement. Vous avez senti comme on a plus peur de rien ? Vous avez senti comme on sait qu'elle est là ? Qu'elle est là, pour nous, depuis tout ce temps. Hein dîtes ? Vous avez senti tout ça, là, en même temps que moi ? Vous avez senti qu'on pourra mourir tranquillement ? Hein dîtes ? Vous avez senti qu'on pourra aller de l'avant ? Hé dîtes ! Est-ce-que vous avez senti ce que je sens ?"^^xsd:string

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