Local view for "http://dbtune.org/jamendo/lyrics/79682"

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ns1:text	"Ouf. Enfin là, au calme. Plus tard, dans quelques minutes, je mettrais le bulletin dans l'urne devant ce grand monsieur taciturne. Il me regardera droit dans les yeux d'un air maussade et inquisiteur. Il soulèvera son sourcil droit et annoncera : "A voté". Je suis descendue de ma voiture, j'ai pénétré dans le bureau de vote, en bravant tous ces regards, et même là, réfugiée dans cet isoloir, je peux les entendre chuchoter : oh, j'imagine qu'ils parlent de toi. De moi. Du fait que non, je ne suis pas si belle. Toi. Je vois ton nom sur ce petit bout de papier, et soudain, entre mes doigts, je me surprends à hésiter sur le destin à lui donner : l'enveloppe. Ou la poubelle. S'il savaient, les gens. Autour de mon cou, mes poignets, c'est un peu leurs impôts que je vois briller. Et le temps. Ce temps qui file comme mes bas au contact de tes mains, en ces instants passés dans tes bras. Ces instants c'était : des heures et des heures à t'attendre dans l'hôtel, à contempler à la Tour Eiffel, et à m'inventer un destin, plus grand et plus beau. Puis la porte valdinguait, tu arrivais comme une tornade, et là, c'était la cavalcade, et j'oubliais les lendemains. Lendemains qu'il fallait mieux oublier : au matin, tu t'habillais, tu ne me disais presque rien. Au mieux, tu me donnais de quoi régler. Au pire, tu me serrais la main. S'ils savaient, les gens. Je les oubliais, tes promesses, quand ta voix m'appelait "ta déesseé. Et nos corps sculpturaux drapés dans de la soie de Chine. De la poudre blanche plein les narines. Derrière les rideaux, je sens mon corps envahi par les sanglots à la vue de ton nom sur le bout de papier. Je jouis enfin d'avoir une influence sur ton destin. Quelque part, ton futur est entre mes mains. Ni une ni deux, je sors un stabylo. Rose. Fluo. Et mes doigts retranscrivent tous seuls la frustration accumulée de par ta faute. Et là, sous ton nom, c'est ta virilité que j'insulte. Car tu n'es pas un homme. S'ils savaient, les gens. Ces nuits où mes seins épongeaient tes chagrins. Et aussi : quand ta femme a tout appris, à cause de ce paparazzi. Et encore : quand tu m'as quittée d'une manière cavalière (un coup de fil de ta secrétaire). Alors d'accord : c'est pas bien beau de se venger. Mais ça rachète ma dignité."^^xsd:string

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"Ouf. Enfin là, au calme. Plus tard, dans quelques minutes, je mettrais le bulletin dans l'urne devant ce grand monsieur taciturne. Il me regardera droit dans les yeux d'un air maussade et inquisiteur. Il soulèvera son sourcil droit et annoncera : "A voté". Je suis descendue de ma voiture, j'ai pénétré dans le bureau de vote, en bravant tous ces regards, et même là, réfugiée dans cet isoloir, je peux les entendre chuchoter : oh, j'imagine qu'ils parlent de toi. De moi. Du fait que non, je ne suis pas si belle. Toi. Je vois ton nom sur ce petit bout de papier, et soudain, entre mes doigts, je me surprends à hésiter sur le destin à lui donner : l'enveloppe. Ou la poubelle. S'il savaient, les gens. Autour de mon cou, mes poignets, c'est un peu leurs impôts que je vois briller. Et le temps. Ce temps qui file comme mes bas au contact de tes mains, en ces instants passés dans tes bras. Ces instants c'était : des heures et des heures à t'attendre dans l'hôtel, à contempler à la Tour Eiffel, et à m'inventer un destin, plus grand et plus beau. Puis la porte valdinguait, tu arrivais comme une tornade, et là, c'était la cavalcade, et j'oubliais les lendemains. Lendemains qu'il fallait mieux oublier : au matin, tu t'habillais, tu ne me disais presque rien. Au mieux, tu me donnais de quoi régler. Au pire, tu me serrais la main. S'ils savaient, les gens. Je les oubliais, tes promesses, quand ta voix m'appelait "ta déesseé. Et nos corps sculpturaux drapés dans de la soie de Chine. De la poudre blanche plein les narines. Derrière les rideaux, je sens mon corps envahi par les sanglots à la vue de ton nom sur le bout de papier. Je jouis enfin d'avoir une influence sur ton destin. Quelque part, ton futur est entre mes mains. Ni une ni deux, je sors un stabylo. Rose. Fluo. Et mes doigts retranscrivent tous seuls la frustration accumulée de par ta faute. Et là, sous ton nom, c'est ta virilité que j'insulte. Car tu n'es pas un homme. S'ils savaient, les gens. Ces nuits où mes seins épongeaient tes chagrins. Et aussi : quand ta femme a tout appris, à cause de ce paparazzi. Et encore : quand tu m'as quittée d'une manière cavalière (un coup de fil de ta secrétaire). Alors d'accord : c'est pas bien beau de se venger. Mais ça rachète ma dignité."^^xsd:string

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